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Droit de cité

Fiche technique

Type : canot amiral de la fin du 18ème siècle, construit d'après les relevés pris sur le canot de Bantry.

Date de construction : 1999, dans le cadre du défi des jeunes marins organisé par le Chasse-Marée pour Brest 2000. C'est le dernier bateau construit à Dahouët par un chantier et une association de réinsertion de jeunes des cités, d'où son nom.

Période : Premier Empire

Longueur : 11,60 mètres de coque (13 mètres avec la queue de malet, le bout-dehors derrière), largeur : 2,05 mètres. Tirant d'eau : environ 40 cm, déplacement : environ 850 kg.

40 m² de toile sur trois mâts. Gréement au tiers. 

Son petit plus : construite exactement sur les relevés du canot original en mélèze sur une charpente de chêne, elle est la moins lourde des reproductions du canot de Bantry.

Son deuxième petit plus est son équipage en tenue historique qui utilise les termes nautiques du début du 19ème siècle.

Comment est-elle arrivée dans nos mains?

En 2018, lors d'une réunion de famille, Kenan Jaouen surprit une conversation d'un oncle évoquant l'idée de donner une yole de Bantry.

Passionné par ces embarcations historiques, il saisit immédiatement l'occasion.

Certes, des travaux s'imposaient : la quille, l'étrave, un tiers des varangues et un quart des bordés devaient être remplacés.

 

Avec Ingwenog Jaouen, son frère, patron du Brioc, ils envisagèrent alors de créer l'association Gward an Aod pour financer la restauration de Droit de Cité, ainsi que celle de Brioc.

Grâce à Kentigwern Jaouen, un autre frère, qui obtint une collaboration avec le musée de la Marine de Brest pour les fêtes maritimes de Brest 2020, Kenan put se lancer dans la rénovation de Droit de Cité.

L'annulation de la fête et du contrat en raison de la pandémie de Covid-19 ne stoppa pas les travaux.

En 2021, Droit de Cité retrouva enfin la mer, prête pour une nouvelle vie.

En 2024, elle pu enfin participer aux fêtes maritimes de Brest avec un grand intérêt du public pour ce bateau et son équipage haut en couleur !

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Ses aventures

2021

Deux jours après sa mise à l’eau, Droit de Cité entreprit une traversée de la Bretagne, de Kerlouan à Quistinic, point accessible par l’eau le plus proche de Bubry, où Kenan s’est installé.

L’itinéraire mena les marins de Kerlouan à l’île de Batz, puis à Perros-Guirec, Bréhat, Dahouët (où ils entrèrent à la voile, malgré les affirmations ultérieures que cela était "impossible") et enfin Saint-Malo.

De là, ils remontèrent la vallée des Singes (nom donné à la Rance en raison des excellents gabiers qu’on y recrutait) jusqu’à Dinan où ils transformèrent le bateau : les mâts furent rangés pour s’adapter aux canaux.

S’ensuivirent alors deux semaines d’aviron sur les voies navigables de Bretagne : l’Ille-et-Rance, de Dinan à Rennes, la Vilaine, de Rennes à Redon, le canal de Nantes à Brest, de Redon à Pontivy, et enfin le Blavet, de Pontivy à Quistinic.

Une première sortie pour Droit de Cité, qui s’étala sur trois semaines de navigation.

2022

Direction la baie de Galway.

L’équipage traversa l’Irlande en voiture après un passage au musée où est conservé l’original de Droit de Cité.

Suivirent dix jours de navigation dans le port et la baie de Galway, avec une sortie mémorable vers les îles d’Aran et Inishmore.

"Inishmore or less, noire Inish no more", plaisanta l’équipage après avoir dû faire demi-tour.

Cette expédition marqua aussi la première rencontre rapprochée entre le bateau et des géants de l'Océan : deux rorquals de Minke nagèrent aux côtés de Droit de Cité pendant plusieurs minutes.

Ce même jour, l'équipage rencontra un troupeau de dauphins endormis et croisa également des phoques.

Partie à 9 h du matin, Droit de Cité ne revint qu’à 6 h… le lendemain.

Une aventure inoubliable, même si le froid glacial et le scintillement de la couverture de survie se mêlant à la bioluminescence du plancton s’effacèrent peu à peu des mémoires.

2023

La mésaventure : un abordage à l’embouchure du golfe du Morbihan.

Après un début de Semaine du Golfe idyllique, l’équipage profita d’une petite sortie.

Après plusieurs manœuvres, un voilier surgit derrière leurs voiles, alors qu’eux-mêmes se trouvaient hors de vue, masqués par son génois.

La collision fut inévitable.

Droit de Cité subit de lourds dégâts, tandis que l’autre bateau ne souffrit que de quelques éclats de peinture laissés sur ses bordés brisés.

Par chance, des charpentiers se trouvaient sur la plage où ils furent remorqués.

Une réparation de fortune permit de regagner le port à la remorque, à travers les puissants courants du golfe.

De gros travaux furent entrepris en janvier 2024, redonnant à Droit de Cité tout son éclat, prête à affronter la mer d’Iroise pour l’été suivant.

2024

Cette année, c’est la revanche !

L’équipage prévoit de partir de Kerlouan pour rallier Brest, destination idéale pour un canot amiral de l’escadre brestoise. Puis viendra un raid sur Douarnenez, avant un retour par les mers du Sud jusqu’à Quistinic, avec un mariage en chemin.

Peut-être que cette fois, ils auront enfin bouclé leur tour de Bretagne !

L'actualité, les projets

Pour ancrer encore davantage ce canot dans son époque, nous avons mené des recherches et étudié un plan de voilure historique.

Le plan est dessiné, il ne reste plus qu’à confectionner les voiles.

Nous allons donc nous atteler à la fabrication d’un nouveau jeu de voiles, entièrement historique et plus facile à manier.

Elles seront réalisées en lin, cousues à la main par l’équipage de Droit de Cité et les autres volontaires de l’association Gward an Aod.

Deux voiliers de l’Hermione et du Götheborg nous enseigneront la technique et superviseront nos travaux afin que les voiles soient parfaites pour le grand projet qui fait rêver l’équipage : traverser la Manche, voir les Anglais… et repartir vers la Bretagne !

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